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Jean Despagne

📖 Biographie

Né à Mizoën en 1591, dans un village pauvre et isolé du Haut-Oisans, Jean Despagne est l’exemple rare d’un destin qui déborde très largement l’horizon de la vallée. Fils du pasteur Henri Despagne (ministre de Mizoën de 1591 à 1626), il reçoit une formation solide à l’Académie de Die et est reçu pasteur en 1612. Il prêche d’abord dans l’orbite immédiate de Mizoën, notamment à La Grave, avant de quitter le pays : le 13 février 1620, il part pour Orange, puis est élu second pasteur à La Haye, où il séjourne par intermittence jusqu’en 1629. Son passage aux Provinces-Unies se termine dans la tourmente : après des reproches publics liés à « l’abandon des protestants rochellois assiégés », des plaintes du gouvernement hollandais entraînent son départ pour l’Angleterre ; des rumeurs sur ses mœurs circulent, mais plusieurs synodes (Amsterdam, Leyde, La Haye, Middelbourg) ne retiennent rien contre lui, signe que l’affaire ne se traduit pas en condamnation dans un cadre réputé strict. En Angleterre, il retrouve à Canterbury des cousins Despagne établis de longue date, devient missionnaire de l’Église wallonne de Sandorf (Yorkshire), puis s’impose à Londres dès 1636 : Westminster House, chapelles de Durham et de Savoy, Somerset House. Protégé par de grands personnages (Benjamin de Rohan, duc de Soubise ; le comte de Pembroke), il dédie des ouvrages à Jacques Ier et Charles Ier, et l’on mentionne aussi des dédicaces à Olivier Cromwell : un pasteur né à Mizoën qui fréquente les sommets politiques d’une Angleterre en pleine guerre civile, voilà un contraste saisissant. Entre 1632 et 1657, il publie des traités théologiques et moraux réédités en plusieurs villes européennes (dont Anti duel en 1632, Erreurs populaires en 1639), et une œuvre posthume est signalée en 1667 ; certains lecteurs y voient une réflexion ambitieuse sur raison et expérience, rapprochement interprétatif qu’il faut prendre comme tel. Il meurt le 25 avril 1659 ; son testament (17 avril) souhaite l’inhumation à Somerset House, où une épitaphe rappelle quarante-deux années de ministère et une vie tenue pour exemplaire. Enfin, sa mémoire a parfois été brouillée : une anecdote tardive lui attribuant une cruauté lors de la Révocation est démontée comme impossible (il est mort depuis vingt-six ans), rappel utile qu’à Mizoën aussi, l’histoire demande méthode et esprit critique.
📌 Informations
🎂 Naissance

01/01/1591

🪦 Décès

25/04/1659

🧑 Auteur

admin

🔗 Source

Roger Canac, Histoire buissonière des Protestants de Mizoën et du Haut-Oisans

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