Naissance / décès : inconnus — en charge à Mizoën à partir de 1653
Pierre Delort entre dans l’histoire de Mizoën comme un contrepoint brutal à l’exception protestante du village : un curé dont la présence met au jour la distance entre l’institution catholique et une communauté presque entièrement réformée. D’abord curé du Freney, il réclame dès 1648, par voie judiciaire, 42 livres correspondant à la location des biens de cure — signe d’une relation déjà tendue au terrain et à ses revenus. En 1653, sur fond de plaintes contre le curé de Besse Augustin Court pour absentéisme, Delort accepte la charge de Mizoën. Très vite, il se plaint auprès du consul Jean Vieux des usages qu’il juge profanes : habitants accusés d’employer l’église, le cimetière et même leurs ruines d’une manière indigne. Mais c’est surtout la visite pastorale de 1672 qui fixe son image : Monseigneur Le Camus dresse un portrait extrêmement négatif, le décrivant comme débauché, porté sur le vin, et laissant l’église dans un état de délabrement extrême, dépourvue des objets liturgiques essentiels. Le contraste est cinglant : l’évêque stigmatise le curé tout en notant l’accueil respectueux des protestants et l’absence presque totale de familles catholiques à Mizoën. Même discrédité, Delort continue à discuter âprement la portion congrue et les revenus de la cure, avant d’être remplacé par Charles Eymard. Son passage dit quelque chose de la commune : Mizoën n’est pas seulement un village isolé, c’est aussi, à cette époque, un lieu où les appartenances religieuses structurent la vie collective au point de rendre la présence catholique instable, conflictuelle, parfois presque “hors sol”.
📌 Informations
🎂 Naissance
Inconnue
🪦 Décès
Inconnue
🧑 Auteur
admin
🔗 Source
Roger Canac, Histoire buissonière des Protestants de Mizoën et du Haut-Oisans