📖 L'histoire
Ceci relève davantage d’une interprétation scientifique que d’une légende populaire.
Dans la vallée, de nombreux coffres traditionnels ou colliers de bêtes sont ornés d’une rosace, parfois d’une grande complexité. Ce motif n’est pas propre à l’Oisans : on le retrouve dans plusieurs régions marquées par la persistance de cultures pré-indo-européennes, des Alpes au Massif central, jusqu’aux montagnes kabyles.
Paul-Louis Rousset propose d’y voir une représentation du soleil. Selon lui, cette forme circulaire, rayonnante, constituerait la survivance de croyances extrêmement anciennes. Le soleil fut en effet l’un des astres les plus vénérés dans les Alpes depuis la préhistoire, source de lumière, de chaleur et de vie. Avec la romanisation, ce culte se serait poursuivi sous la figure d’Apollon, dieu solaire, dont une gravure datée du IIᵉ ou IIIᵉ siècle a été retrouvée à La Grave.
Dans cette perspective, la rosace serait bien plus qu’un simple motif décoratif : elle agirait comme un symbole protecteur, capable d’éloigner les mauvais esprits. C’est pourquoi elle fut si souvent gravée sur les coffres, les portes ou les objets de la vie quotidienne. Ainsi, derrière l’apparente simplicité de ce dessin se cacherait un héritage millénaire, liant encore les traditions alpines à des cultes solaires très anciens.
Un exemple relativement ancien de ces rosaces sont les coffres traditionnels, dont l'un, daté de 1537 et originaire de Villar d'Arène, était exposé au Musée des Arts et Traditions Populaires.